• English
  • Français

Conséquences de la guerre en Urkaine sur les mineurs fragilisés - par Nicole Isnard, Préfète, Vice-présidente de l'ACPHFMI, en charge des relations extérieures - France

Nicole Isnard, Préfète, Vice-présidente de l'ACPHFMI, en charge des relations extérieures - France

Les conséquences de la guerre en Ukraine, en Europe, ont nécessairement des répercussions sur les familles et sur les mineurs les plus fragiles ; ceux – ci sont exposés à des images, articles et à de la propagande sur le Net.

Afin de prévenir toute incompréhension de la situation et des faits, il est souhaitable de contribuer, dans les établissements scolaires comme dans les structures d’animation et de prévention, à la transmission de clés de compréhension et de valeurs de paix et de liberté portés par les pays d’Europe.

La France compte ainsi 12,8%  de NEET (Neither in Employment nor in Education or Training) soit 1,4 millions de jeunes de 15 à 29 ans, l’Union Européenne une moyenne de 13,1 % ; les taux de NEET les plus bas se situent en Suède (6 %) et aux Pays ­Bas (5 % ). Le taux le plus élevé est en Italie, 23,1%. Soit au total, dans l’Union Européenne, une proportion de jeunes particulièrement fragilisée et exposée, conduite par son isolement à une rupture durable des liens sociaux et institutionnels, vulnérable à la propagande pro-guerre et pro-russe.

Afin d’introduire une information claire et raisonnée du conflit auprès de ces jeunes, les actions d’éducation civiques à la citoyenneté, apparues dans la charte urbaine européenne adoptée en 1992 par le Conseil de l’Europe, peuvent être opportunément utilisées.

En France, depuis les années 1970, une stratégie de prévention dite primaire a évolué et concerne les mineurs dès 10-12 ans ; elle est élaborée en concertation entre les services de l’État (préfectures) la justice et les villes ainsi que des associations spécialisées. En 2023, le fonds interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation est doté de 82 M d’euros en France. Il finance notamment des actions d’éducation à la lecture critique des informations sur le Net, utiles pour analyser le conflit russo ukrainien.

Au sein de l’UE ces actions relèvent du pilier JAI et les pays sont tous dotés de politiques similaires. Ainsi, en Allemagne, ce sont les Lander qui portent cette éducation civique ; au-delà des associations labellisées politique de la Ville, l’enseignement moral et civique se déroule aussi dans les structures scolaires ; en France, dès le primaire, puis au collège et au lycée.

Dans certains pays d’Europe, cette politique est moins structurée, elle mériterait sans doute de l’être dans le contexte actuel.

 

 

Voir aussi