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Le nouveau FRONTEX change la donne- Par Georgi Gotev, traduction par Manon Flausch- Source Euractiv.fr

Photo, Fabrice Leggeri,  directeur exécutif de Frontex

Le nouveau corps européen de garde-frontières et garde-côtes « changera la donne », selon le directeur de Frontex, Fabrice Leggeri.

Le Français Fabrice Leggeri, directeur exécutif de Frontex, s’apprête à diriger le nouveau corps de garde-frontières et garde-côtes. Juridiquement parlant, cette nouvelle agence fera partie de Frontex, mais elle jouira de nouveaux pouvoirs, compétences et ressources. Bien qu’elle ait été nommée « corps européen de garde-frontières et garde-côtes », l’agence conserve aussi le nom de « Frontex ».

« Restons simples – nous avons tous un nom et un prénom. Comme ça c’est facile à comprendre », a expliqué Fabrice Leggeri aux journalistes un peu confus, qu’il a rencontrés à Bruxelles le 12 octobre.

La réglementation établissant le corps européen de garde-frontières et garde-côtes est entrée en vigueur le 6 octobre et a été célébrée à un emplacement symbolique : la frontière entre la Bulgarie et la Turquie.

L’an dernier, le budget de Frontex a été triplé, et l’agence est parvenue à muliplier par trois ses opérations. À l’heure actuelle, environ 660 agents Frontex sont déployés en Grèce, 550 en Italie et 200 en Bulgarie, près de la frontière turque. Des douzaines d’autres agents ont été envoyés vers des lieux clé, comme des aéroports. Le nombre total de gardes-frontières que l’agence peut déployer s’élève pour l’instant à 1500. Frontex a également 19 bateaux en Grèce et six en Italie.

Son tout nouveau mandat permet à l’organisation d’envoyer ses agents aux frontières externes de l’UE. Elle s’est également dotée d’une force d’action rapide, ajoutant 1 500 personnes aux ressources actuelles. En cas d’urgence, l’agence convoquera ce personnel supplémentaire, que les États devront libérer sans délai. La nouvelle réglementation précise que tous les États membres doivent fournir un certain nombre d’agents.

Cette année, le budget de l’agence est de 250 millions d’euros, comparés à 142 millions en 2015. Le budget devrait s’élever à 320 millions pour 2017, et continuer à augmenter jusqu’en 2020, explique le directeur. L’objectif pour 2020 est que l’agence dispose de 1 000 employés attachés au siège, dont un grand nombre sera déployé.

Avec son enveloppe de 100 millions d’euros pour les opérations maritimes, Frontex est déjà la plus grande agence européenne du secteur, avec les garde-côtes nationaux, indique-t-il. L’an dernier, l’agence a été impliquée dans plus de 430 opérations de recherche et sauvetage. Ces opérations, qui ne figurent pas dans son mandat, ont permis de sauver 150 000 personnes. Cette année, quelque 80 000 vies ont déjà été sauvées.

Le nouveau corps européen a de nouvelles compétences, notamment la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme. Fabrice Leggeri explique qu’il fera office de « filtre » entre la zone de libre circulation et « ce qui n’est pas l’UE ».

L’agence pourra à présent collecter davantage d’informations personnelles sur les migrants qu’elle interroge. Le but de cette mesure est de poursuivre plus efficacement les trafiquants d’êtres humains, assure le directeur de Frontex.

Les « évaluations de vulnérabilité » font également partie de sa mission. Elles permettront à l’agence de déterminer si les États membres sont correctement équipés pour affronter les crises migratoires et leurs conséquences.

Le siège de Frontex est actuellement établi à Varsovie, mais plusieurs États se sont déjà proposé d’abriter le siège de la nouvelle entité. Le nouveau mandat rend aussi l’agence plus responsable vis-à-vis de la société civile.

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