Rôle du RTE dans la mise sur pied d’une cellule de crise dans son district en lien avec l’offre de ressources énergétiques - par Boris Cuanoud, Préfet du district de Morges, Suisse
Rôle du RTE dans la mise sur pied d’une cellule de crise dans son district en lien avec l’offre de ressources énergétiques
Par M. Boris Cuanoud
Préfet du district de Morges
Canton de Vaud - Suisse
L’une des vocations des institutions est de se préparer, d’anticiper de potentielles crises et d’avoir envisagé des variantes afin d’être préparé à faire face à ce qui pourrait se produire et d’être en mesure d’y répondre de manière efficace.
Dans un contexte européen tendu par le conflit en Ukraine, il est apparu plus clairement que jamais, de l’interdépendance des régions en matière d’approvisionnement, en particulier énergétique. Cette faiblesse révélée, nécessite en premier lieu la prise de mesures d’économie d’énergie. Le risque étant que ces économies ne soient pas suffisantes pour permettre à la société de continuer à fonctionner normalement, des scénarios jusqu’au contingentement ou délestage ont dû être établis. Si tel venait à être le cas, l’une des priorités est d’au moins pouvoir assurer la continuité de la récolte et la transmission d’informations entre les autorités et la population. C’est à cette fin qu’il a été décidé de mettre en place des cellules de crise préfectorales dotées de moyens de communication non filaires et indépendants.
Le gouvernement du canton de Vaud, le Conseil d’Etat, peut déléguer la gestion opérationnelle d’une crise à l’Etat-major cantonal de conduite (EMCC). C’est cette entité qui va déclencher l’engagement des cellules de crise préfectorales.
Chaque district est doté d’une cellule de crise préfectorale. Cette cellule doit être autonome quant à son alimentation électrique et doit avoir la capacité d’assurer une communication bidirectionnelle entre l’autorité cantonale et les communes à l’aide de radios VHF, et POLYCOM, le réseau radio national des autorités et des organisations chargées du sauvetage et de la sécurité. Ces canaux permettent de communiquer et d’échanger des données via une infrastructure uniforme, homogène et sécurisée. L’enjeu est d’être à même de répondre au mieux aux besoins de la population dans ce mode de fonctionnement dégradé. L’ambition n’est pas de fournir toutes les prestations mais d’en garantir un minimum vital.
Ces cellules de crises sont composées d’une fraction de personnel de la préfecture, du commandant de la protection civile du district et de ses subordonnés directs. C’est au préfet qu’incombe la tâche de diriger cette cellule de crise. Les communes transmettent leur état de situation à cette cellule qui consolide les données et les transmettent à l’EMCC. Dans sa sphère de compétence, la cellule gère la crise sur son territoire, met tout en œuvre pour assurer le fonctionnement de l’administration cantonale pendant la crise, assure la protection de la population et assure la délivrance des prestations jugées prioritaires.
Ces cellules de crise préfectorales peuvent être activées dans toutes situations sortant de l’ordinaire, pas seulement en cas de pénurie d’électricité, mais aussi en cas de panne du réseau de communication usuel ou d’un cyber-incident majeur.