• English
  • Français

Témoignage de M. BEDÜK, Président de l’Association des gouverneurs turcs, sur la gestion de la crise du COVID19 en Turquie

LUTTE CONTRE LA PANDÉMIE DE CORONAVIRUS (COVID-19) EN TURQUIE

Saffet Arıkan BEDÜK[1]-Selim ÇAPAR[2]

 

Introduction

La pandémie de coronavirus 2019-2020 (Covid-19) a été repérée pour la première fois dans la ville de Wuhan, capitale de la province chinoise du Hubei, le 1er décembre 2019. Elle est devenue une épidémie mondiale en peu de temps, suite à une propagation rapide. Le 11 mars 2020 l'Organisation mondiale de la Santé lui a donné le statut de pandémie mondiale.

Ce virus a été surveillé attentivement en Turquie. Le premier cas a été confirmé le 11 mars 2020 et les premiers décès enregistrés le 17 mars 2020. Certaines mesures ont été prises, telles que la fermeture des frontières, l’annulation des vols, la mise en place de quarantaines, la fermeture des lieux publics et activités, et la suspension de l'éducation. Un fort soutien de la population a accueilli ces mesures.

En Turquie, ces mesures ont été prises par le pouvoir exécutif, qui est représenté par le président du gouvernement central. Le ministère de la Santé est intervenu afin de réorganiser l'infrastructure sanitaire suite à l’indentification des premiers cas de COVID-19 et a recommandé au ministère de l’Intérieur les dispositions à appliquer. Le ministère de la Trésorerie et des Finances a joué un rôle important dans les programmes de soutien économique. Le ministère de la Famille, du Travail et de la Sécurité sociale a accordé une aide sociale et le ministère de l'Éducation nationale a promu l’éducation en ligne. D'autres ministères ont également soutenu cette campagne dans le cadre de leur mandat. Le pouvoir législatif a promulgué des lois adaptées et le pouvoir judiciaire a reporté les procès non urgents.

La mise en œuvre et le suivi des mesures prises par l'administration centrale ont été coordonnés par les gouverneurs dans l’ensemble du pays. Les gouverneurs, en tant que représentants du gouvernement central dans 81 provinces et 922 districts du système d'administration publique turc, sont responsables de la gestion des crises et des urgences. Les gouverneurs et les gouverneurs de district sont respectivement chefs de l'administration des provinces et des districts. Les gouverneurs ont également aidé au transfert, à la coordination et au contrôle des mesures en tant que « sauveteurs » dans la lutte contre les épidémies.

Nous allons détailler brièvement le fonctionnement de la lutte contre la pandémie de coronavirus en Turquie.

1. RESPONSABILITÉS ET DEVOIRS DE L’ÉTAT

L'article 5 de la Constitution de la République de Turquie impose à l'État le devoir « d'assurer la paix, la prospérité et le bonheur des individus et de la société, de protéger les droits et libertés fondamentales, la République et la démocratie, l'indépendance et l'intégrité de la nation et du pays ».

Conformément à l'article 56 de la Constitution « l'État, réglemente la planification centrale et les établissements médicaux dans le but de maintenir la santé physique et mentale. »

D’après le premier article de la loi n° 1593 sur la santé publique « l’État représente un des services publics qui gère les conditions sanitaires du pays, lutte contre toutes les maladies nuisibles à la santé de la nation, veille au bon développement de la future génération et donne des conseils médicaux et sociaux à la population. »

Cette loi prévoit le rassemblement « de conseils de la santé publique » avec la participation des maires et des responsables de la santé des provinces et des districts, sous la présidence des gouverneurs et des gouverneurs de district. Ces conseils ont pour mission de veiller à ce que les décisions nécessaires soient prises et mises en œuvre.

2. COORDINATION ET COOPERATION AU SEIN DE L’ADMINISTRATION CENTRALE

Suite à la transition vers le système de gouvernement présidentiel en Turquie en 2018, le pouvoir exécutif est accordé au mandat présidentiel. Ainsi, les ministères, conseils de direction et autres institutions créés étaient censés fonctionner sous la coordination du président. La circulaire n° 2020/2 publiée par le président Erdoğan au Journal officiel du 13 mars 2020 sous le numéro 31067 a interdit aux « fonctionnaires de se déplacer à l'étranger ».

Le département des affaires administratives a envoyé le document numéroté 12362 et daté du 13 mars 2020 avec une lettre annonçant un « congé administratif ». Elle était destinée aux fonctionnaires faisant l'objet d'une autorisation administrative relative à la réduction d'intensité du travail. En outre, l'enseignement a été suspendu dans tous les établissements d’éducation. Des dispositifs ont été mis en place afin d’assurer l’enseignement à distance.

Dans le cadre de la lutte contre la pandémie, des mesures ont été rapidement mises en œuvre conformément aux recommandations du ministère de la Santé, du Comité scientifique et aux instructions du président. La mise en œuvre de ces mesures dans les domaines liés à l'ordre public et à la sécurité se fait généralement par le biais du ministère de l'Intérieur. Ainsi, dans le processus de lutte contre la pandémie, le ministère de la Santé et le ministère de l'Intérieur ont pu agir. Le ministère de la Trésorerie et des Finances a mis en œuvre des mesures économiques ; le ministère du Travail et de la Sécurité sociale a accordé une l'aide sociale ; et le ministère de l'Éducation a suspendu l'enseignement et l’a orienté vers les espaces virtuels. Chaque ministère a apporté son soutien dans son domaine.

D'autre part, la Grande Assemblée nationale turque a continué de fonctionner en tant qu'organe législatif et a apporté les modifications législatives nécessaires pour lutter contre la pandémie. Les activités de l'organe judiciaire ont été réduites et les audiences non urgentes ont été reportées pour diminuer les contacts.

Lors de la lutte contre la pandémie, le président a régulièrement pris la parole pour informer la population. Il a annoncé que les masques ne pouvaient pas être vendus dans le pays et ne seraient distribués que par l'État. Il a également expliqué que les traitements du Covid-19 seront gratuits pour les résidents de la Turquie.

2.1. Ministère de la Santé

Le décret-loi n° 663 a règlementé l'organisation, les fonctions, les pouvoirs et les responsabilités du ministère de la Santé et de ses affiliés. Le devoir du ministère est de faire en sorte que chacun vive dans un bien-être physique, mental et social.

Le ministère de la Santé continue de lutter contre la pandémie avec ses devoirs et responsabilités conférés par la Constitution et notamment dans le cadre du « Plan National de Préparation à la Pandémie de Grippe » publié en 2019. Le ministère a mis en place un « comité scientifique » national qui suit attentivement l'évolution de la pandémie et établit des recommandations officielles. Le « Centre des opérations » installé au sein du ministère surveille l’évolution de la pandémie dans l’ensemble du pays. Au niveau provincial, la pandémie est gérée par des « Conseils provinciaux de coordination de la pandémie » sous la présidence du gouverneur ou du vice-gouverneur. La gestion des cas contacts des personnes testées positives est réalisée par des unités de filiation dans les provinces et les districts.

Les hôpitaux en Turquie appartenant à l'État, aux universités ou aux propriétaires privés, sont pilotés par le ministère de la Santé. Les questions critiques telles que le nombre d'hôpitaux dans le pays, de lits et d'appareils respiratoires ont été évalué et des mesures prises pour augmenter la capacité d’accueil totale. Des solutions rapides ont été trouvées pour la fourniture de dispositifs médicaux et de médicaments pour le diagnostic et le traitement du Covid-19. Ainsi, la Turquie a réussi à affronter efficacement la pandémie.

En Turquie, le premier cas a été confirmé le 11 mars 2020 et le premier décès le 17 mars 2020. Le 25 avril 2020, le nombre total de personnes infectés était de 107 773 et le nombre de décès de 2 706. La Turquie semble détecter et traiter efficacement le virus.

Parallèlement, la population a été régulièrement informée de la situation par le ministre de la Santé et des membres du Conseil scientifique.

De plus, la loi n° 1593 relative à l’hygiène publique confère au ministère, aux gouverneurs et aux gouverneurs de district des devoirs, des responsabilités et des pouvoirs importants dans la gestion de la crise.

La Turquie a fait face à la pandémie du Covid-19 grâce à une solide infrastructure de santé (hôpitaux et établissements de santé) et un personnel de santé bien formé. Le rôle du personnel de santé, en particulier le ministre de la Santé exerçant ses fonctions avec dévouement, est d’une grande importance. Dans cette lutte, le personnel de santé a toujours été soutenu par l'administration centrale, les gouverneurs de province et les administrations locales.

 

2.2. Ministère de l’Intérieur

Le ministère de l'Intérieur est une institution directement liée à la vie sociale. Pour cette raison, elle a joué un rôle actif dans la lutte contre la pandémie.

D’après le décret présidentiel n° 1, « assurer la sécurité intérieure, appliquer les lois et protéger l'ordre public » font partie des tâches du ministère de l'Intérieur. Le ministère de l'Intérieur exerce ces fonctions par le biais de ses institutions "affiliées", la Direction générale de la sécurité, le Commandement général de la gendarmerie et le Commandement des garde-côtes.

Il existe également des unités au sein du ministère de l'Intérieur pour la gestion des crises et des situations d'urgence. Le Centre de coordination des situations d'urgence et de sécurité (GAMER) est l'unité centrale du ministère. La Direction de la gestion des catastrophes et des situations d'urgence (AFAD) qui est responsable de la gestion des catastrophes dans le pays continue ses fonctions d'institution « affiliée » au ministère de l'intérieur.

Conformément à sa mission, la Direction générale de l'administration des provinces du ministère de l'Intérieur a participé à la gestion efficace de la lutte contre la pandémie. Elle a organisé la mise en place de mesures dans le pays et publié des circulaires concernant leur mise en œuvre. Les institutions chargées d’appliquer les lois, l'AFAD et le GAMER ont veillé à l'exécution et au suivi des mesures prises.

Le 13 mars 2020, le ministère de l'Intérieur a publié des circulaires sur la mise en œuvre de mesures dans un processus dynamique. Ces circulaires comprennent l'annulation des réunions et des cérémonies, le transfert des détenus, la prévention de l’inflation sur les produits de première nécessité, la fermeture des lieux publics de divertissement, des déplacements dans les transports en commun, des déplacements des travailleurs agricoles, des soins des animaux errants, l’interdiction de voyager et la mise en place d’un couvre-feu.

Ces circulaires ont pris en compte le fonctionnement du système gouvernemental, de la lutte contre la pandémie du coronavirus, des recommandations du ministère de la Santé et des Sciences et des instructions du président. Ce point important est clairement indiqué dans ces circulaires.

3. COORDINATION ET COOPERATION EN PROVINCES ET DISTRICTS

Le système d'administration de province, basé sur une tradition étatique profondément enracinée, a pris sa force légale avec la loi sur l'administration de province n° 5442 promulguée en 1949. Contrairement à d'autres professions, l'administration de province, qui assure le fonctionnement et la coordination des institutions publiques dans des situations ordinaires et exerce la fonction de « sauveteur dans des situations extraordinaires », est un groupe professionnel basé sur l'utilisation efficace des compétences en leadership dans les institutions et organisations affiliées et le personnel travaillant dans ces unités. C'est également un devoir qui nécessite une coordination efficace et continue avec d'autres unités telles que les gouvernements locaux, la société civile et le secteur privé. Les administrateurs provinciaux occupent une position stratégique dans la mise en œuvre des décisions, qui sont prises par l’administration centrale, dans tout le pays, assurant la coordination et la supervision.

Dans cette mesure, le chef du gouvernement général de la province est le gouverneur. Le gouverneur nommé par le président agit en tant que président de la province, le représentant de l’État et possède un pouvoir exécutif.

Les circulaires et instructions publiées par l'administration centrale sont mises en œuvre sous la direction des gouverneurs de la province dans le cadre de la lutte contre la pandémie. En cas de pandémie, le conseil provincial d'hygiène générale, le conseil provincial d'administration et le conseil provincial de coordination placés sous la présidence du gouverneur prennent des décisions sous la direction du gouvernement central et les appliquent au niveau des provinces.

Dans ce contexte, mettre en place une « organisation de soutien à la fidélité » et la maintenir opérationnelle afin de répondre aux besoins et aux demandes des personnes à qui s’applique le couvre-feu (0-20 ans et plus de 65 ans ou souffrant de maladies chroniques), ainsi que le contrôle des couvre-feux par les forces de l'ordre sont planifiés et mis en œuvre par la gouvernance des provinces. Ils contrôlent également les interdictions de voyager et la délivrance des titres de voyage ainsi que les déplacements, les conditions de travail et de vie des travailleurs agricoles.

Les institutions et le personnel de santé de la province travaillent sous la supervision et le contrôle du gouverneur. Ils sont en première ligne pour lutter contre la pandémie. Les gouverneurs participent également à la résolution des problèmes rencontrés par le personnel de santé.

À l'instar de l'établissement dans les provinces, les gouverneurs de district sont également chefs de l'administration du district. Le gouverneur de district, qui est responsable de l'administration générale du district, est nommé par le président et sert de représentant et de directeur administratif du président. Il est chargé d'organiser et de superviser l'administration générale et le fonctionnement du district sous la supervision et le contrôle du gouverneur.

La prise et la mise en œuvre des décisions concernant la création des circulaires et des instructions du gouvernement central sont exécutées par les gouverneurs de district. Ainsi, la commission d'hygiène de district et les conseils d'administration de district se réunissent sous la présidence du gouverneur de district.

Les gouverneurs des provinces et des districts luttent contre la pandémie en tant que fonctionnaires en coopérant avec l'organisation administrative centrale de la province et du district (par exemple, les directions de la santé des provinces et des districts relèvent du gouverneur et du gouverneur de district), les administrations locales, les organisations non gouvernementales et le secteur privé. Les gouverneurs des provinces confient également des devoirs et des responsabilités en la matière aux préfets de village et de quartier.

Les mesures de quarantaine sont appliquées dans les districts de Turquie où le nombre de cas confirmés est élevé. Si les commissions sur la santé dans les provinces et les districts deviennent nécessaires, une décision d’établir une quarantaine peut être prise, couvrant les chefs-lieux des districts ou des districts entiers, en tenant compte du nombre de contacts et de cas confirmés. Par exemple, des mesures de quarantaine sont mises en œuvre dans le chef-lieu du district d'Artvin-Borcka et dans tout le district d'Adana-Tufanbeyli. En outre, il a été décidé de contrôler les frontières entre les districts par les commissions de province d'hygiène publique des provinces de Zonguldak et de Sinop.

Le 10 avril 2020, conformément aux décisions prises par les commissions sanitaires des provinces et des districts, qui étaient présidées par les agents administratifs locaux, des mesures de quarantaine ont été appliquées dans 185 zones résidentielles, dont 1 district, 1 chef-lieu du district, 6 villes, 102 villages, 65 quartiers et 10 hameaux dans 54 provinces de notre pays. Au total, 124 716 personnes vivaient en quarantaine.

Au 15 avril 2020, 13 heures, des mesures de quarantaine sont appliquées au total dans 227 zones résidentielles, dont 58 provinces, 3 districts, les chefs-lieux de 2 districts, 6 villes, 85 quartiers, 115 villages et 16 hameaux. Le nombre total de personnes en quarantaine est de 251 726. En revanche, la décision de mise en quarantaine a été abolie dans 41 zones résidentielles de 14 provinces. Il a été annoncé la même date que 12 912 personnes venant de l'étranger sont maintenues en quarantaine dans les résidences d’étudiants.

Bien que les décisions de mise en place de la quarantaine soient prises pour une durée de 14 jours, elles peuvent être prolongées en fonction de l’évolution de la situation. Les mesures de quarantaine sont abolies dans les zones qui atteignent leurs objectifs. Pour cette raison, les zones en quarantaine changent quotidiennement.

La gestion des besoins fondamentaux des personnes vivant dans des zones en quarantaine est également assurée par les gouverneurs de province.

La Turquie a mis en place des centres d'appels et des numéros de téléphone afin de répondre efficacement aux besoins et aux demandes des personnes confinées vivant dans des zones en quarantaine où le couvre-feu est imposé. Les efforts ont été entrepris pour répondre efficacement aux besoins grâce aux groupes de soutien créés dans les zones résidentielles.

En outre, les personnes qui représentent des exceptions dans les restrictions de voyager peuvent faire leurs demandes via la plateforme de E-gouvernement, des centres d'appels ou en s'adressant directement aux gouvernements des districts. Ils étudient les demandes et délivrent les documents d'autorisation pour les cas jugés appropriés.

Les aides sociales accordées dans le cadre de la lutte contre la pandémie sont délivrées aux personnes concernées par les Fondations d'assistance sociale et de solidarité établies dans les provinces et les districts, dont les maires font également partie, et présidées par les gouverneurs de province.

Pendant la pandémie, une mobilisation totale a été organisée dans les provinces et les districts sous la coordination des gouverneurs de province. Les organisations provinciales de l'administration centrale dirigent les activités en coopération avec les administrations locales (municipalités, administrations provinciales spéciales), les organisations non gouvernementales et le secteur privé avec le soutien du public.

Conclusion

En Turquie, on remarque qu'une lutte efficace contre la pandémie de coronavirus (Covid-19) est soutenue à grande échelle avec le support de la population au sein du système de gouvernement présidentiel.

Dès le moment où la pandémie a été constatée en Turquie, le ministère de la Santé et le ministère de l'Intérieur ont pris des mesures conformément aux recommandations du ministère de la Santé et des Sciences et aux instructions du président Erdogan.

De nombreuses décisions de précaution ont été prises et mises en œuvre par le ministère de l'Intérieur afin de gérer le risque épidémique / de contamination en termes de santé publique et d'ordre public, pour assurer l'isolement social, maintenir la distance et contrôler la vitesse de sa propagation. La mise en œuvre, la coordination et le contrôle des mesures prises par l'administration centrale sont assurés par les commissions sous la présidence des gouverneurs de province et de district.

En Turquie, les administrateurs de province sont les acteurs les plus puissants du système administratif, en particulier dans la gestion de la crise et des urgences. Dans la pandémie mondiale de coronavirus, les décisions prises par l'administration centrale sont mises en œuvre par les gouverneurs de province suite aux décisions des commissions prises au niveau des provinces et des districts. De cette façon, les gouverneurs de province remplissent avec dévouement leurs fonctions de protection dans des situations extraordinaires.

Dans ce contexte, dans la lutte contre la pandémie, le personnel soignant des établissements de santé ; la gendarmerie, la police, le personnel des garde-côtes dans les forces de l'ordre ; l’AFAD, le GAMER, les 112 personnes travaillant dans les centres d'appels d'urgence et tout le personnel travaillant dans l'administration de province en gestion des urgences, exercent leurs fonctions sous la coordination et la gestion des gouverneurs de province.

 

Références :

AFAD (2020) www.afad.gov.tr, (30.01.2020).

Çapar, S. (2011) “Kaymakam Adaylığına Giriş Süreci Üzerine Bir Değerlendirme”, Türk İdare Dergisi, Aralık 2011, Sayı: 473, 75-95.

Çapar, S. ve M. Yayla (2019) “Türkiye”, içinde Türkiye ve Komşu Ülkelerde Yönetim, Ed.: S. Çapar ve M. Yayla, Ankara: TİAV, 5-42.

GAMER (2020) https://www.icisleri.gov.tr/gamer/(30.01.2020).

İçişleri (2020) https://www.icisleri.gov.tr/(29.03.2020). 

İçişleri Bakanlığı (2019) İçişleri Bakanlığının Yapısı ve Mülki İdare Çalıştayı Çalıştay Raporu, TİAV, Ankara.

İİGM, (2020) https://www.icisleri.gov.tr/illeridaresi/iller-idaresi-genel-mudurlugu-k...(29.03.2020).

Sağlık (2020) https://grip.gov.tr/depo/saglik-calisanlari/ulusal_pandemi_plani.pdf (29.03.2020).

 

[1] Président de l’Association des gouverneurs turcs

[2] Professeur agrégé, Ministère de l’Intérieur, Chef des départements GAMER/AREM

Voir aussi